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News letter N° 0014
Bonjour {subtag:name} Aujourd'hui comme hier, la leçon s'articule en 4 parties : A - le FEUILLETON (épisode n°3) à propos du projet 2018 : RAPPEL : Encore raté ! Ciné-Concert-Mécanique Régulièrement, nous vous informons de l'avancée de cette fantastique aventure. Si vous souhaitez recevoir le dossier complet de présentation, n'hésitez pas ! Même si vous n'êtes pas un programmateur à belle cravate ou un expert DRAC au bras long, nous nous ferons un plaisir de vous l'envoyer. C'est gratuit, c'est juste pour le plaisir. Le 10 janvier, nous étions sélectionnés pour la journée de présentation de projet organisée par Réseau en Scène à Narbonne. Il va sans dire que nous avons assuré comme des chefs et que ce fût un grand plaisir de réussir à faire rire avec un tel sujet (lire le dossier pour comprendre ...). Pour ceux qui n'ont pas eu la chance d'y assister (CLIC) et bonne lecture ! Rendez-vous à la DRAC la semaine dernière, cordial et constructif. Nathalie Piat remplaçant François Duval. Bienvenue à elle dans le sud ! Ce mercredi 10 février, rendez-vous en mairie afin de préparer la sortie nîmoise du spectacle, accueillie par le Théâtre du Périscope et avec la participation probable de la Ville de Nîmes et du Conseil Départemental du Gard. On vous tiendra au courant du résultat des courses ... NOS PARTENAIRES : Le Théâtre du Périscope (NIMES), programmation du spectacle programmation du spectacle (probablement le 25 mai 2018 sur la place du Chapitre, à Nîmes, on dira l'horaire plus tard, soyez patient)/ Le Citron Jaune (CNAR - Port-St-Louis) accueil 15 jours en résidence (hiver 2017 / 2018, dates non encore calées) / Le Bildstörung European Streettheatre Festival (DETMOLD, Allemagne), une semaine de résidence et création dans le festival, du 18 au 21 mai 2018. LE FILM : ça avance à grands pas. Vincent Capes à la caméra et Alain Pitrel aux conseils avisés, peuvent vous certifier qu'on mange et boit bien sur les tournages. C'est pas du gastronomique, mais y a la quantité. La maison DYNAMOGèNE ne recule devant aucun sacrifice. Prochaines prises de vues : bientôt, sauf s'il pleut trop ... Et le dessin animé de Philippe Grivot est toujours presque prêt ... APPEL À PARTICIPATION : Le tournage de la sortie des usines DYNAMOGèNE (on cherche une centaine de figurants), se déroulera à Nîmes, le WE du 22 / 23 avril 2017 (samedi ou dimanche selon la météo). Réservez votre WE et venez nombreux ! Pour vous inscrire : dynamogene@dynamogene.net B - PROCHAINEMENT Mars 2017 12 - la Grande Roue Révolutionnaire à ARLES (13), Carnaval 17 au 19 - la Cymbalobylette à NEW-PLYMOUTH (NZ), Womad Festival 25 & 26 - la Cymbalobylette à WELLINGTON (NZ), CubaDupa Festival 25 - la Cymbalobylette à MONTELIMAR (26), Carnaval Eh oui, nous avons 2 Cymbalobylettes ! Une spéciale fret, dans des caisses exportables par bateau ou avion. Une deuxième disponible pour voyager par la route et jouer en même temps si nécessaire. Une Cymbalo à Montélimar, une autre en Nouvelle-Zélande, la grosse frime du mois de mars ! Avril 2017 16 & 17 - la Grande Roue Révolutionnaire au PONT-DU-GARD (30) et sous réserves, un tour de M.Culbuto à DUBAÏ fin-février / début mars ... nota : la tournée néo-zélandaise a pu voir le jour grâce au soutien de Réseau en Scène. Merci à eux ... C - DU NOUVEAU ! (de la nouvelle !) Gwendoline au bureau… Une fille aux ateliers Dynamogène, on n’avait
pas vu ça depuis longtemps !
Enfin…la dernière en date est partie à la fin de l'été 2016 à l'issue de son stage aux Ets Dynamogène. Sofia, grâce à qui la Cymbalo s’est envolée sous le tropique du capricorne, quand même ! Voilà donc quelques semaines que la mécanique est mise en marche au bureau, et ça roule ! Une autre mécanique qu’à l’atelier, mais à bien y regarder pas si différente que ça. Le taille crayon remplace le tour à métaux, l’imprimante la pointe à tracer, le poste informatique le poste à souder, la perforatrice la cintreuse Mingori… Bref, me voilà équipée pour faire tourner toute la bande d’artistes-ouvriers ! Si vous avez besoin, je suis là ! Gwendoline 04 66 84 94 33 dynamogene@dynamogene.net D - BRICOLAGE Malgré la froidure de l'hiver, ça turbine dur à l'atelier. Présentement, on travaille pour quelques collègues. Construction de décors & machinerie de spectacle pour la Niak Cie, les Enjoliveurs, Calamealen et le Cyclo-Lunaire du père Jalabert ... Publicité Ets DYNAMOGèNE, spécialistes de la ferraille & du mécanisme rotatif. Equipement à disposition : tour à métaux, postes à souder, cintreuse à galets, mingori, combiné à bois, perceuses à colonne, forge, plieuse, rouleuse, outillage électro-portatif, poids-lourd, fourgon, remorques Des dizaines de clients enthousiastes : Théâtre Rouge (Tours / Lyon), avec fraternité / Cie l'Heure du Loup (Nîmes), épluchures de 404 Peugeot / Projet Arènes 2000 (Nîmes), diapason géant - 6m & 300 kg / Festival Cinéma (Itinérances, Alès), création spéciale / Cie Progéniture (Paris), TrainTamarre / Cie Les Petites Marguerites (Montpellier), à fleur d'étoile / Cie Beau Parleur (Nîmes), la cuisine paléolithique / Cie l'Art Osé (Montagnac), le cabaret de l'instant / Collège St-Stanislas (Nîmes), chariot-exposition / Théâtre de Chelles (77), flight-caisse & accessoires divers / Cie Ginkgo Biloba (Paris), Elise ou la vraie vie ...
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News letter N° 0014 Hello {subtag:name} Today as yesterday, the class is divided into 4 parts: A – THE PAPER (part n°3) about the project 2018 : Reminder: Encore raté! Mechanical cinema concert Regularly, we inform you about the progress of this fantastic adventure. If you wish to receive the full overview file, feel free to ask for it! Even if you are not a programmer with a nice tie or a long arm DRAC expert, we will be glad to send it to you. It’s free, it’s just for pleasure. On the 10th January, we were selected for the project presentation day organized by Réseau en Scène in Narbonne. Needless to say that we hit a home run and we were really pleased to succeed in making people laugh about such a subject (read the file to understand…). Meet at the DRAC last week, cordial and constructive. Nathalie Piat succeeding François Duval. Welcome in South of France! On Wednesday,10th February, meeting at the town hall in order to prepare the nîmoise release of the show. It will be welcomed by the Théâtre du Périscope and maybe with the involvement of the city of Nîmes and of the Gard Departemental Council. We will let you know about the outcome… OUR PARTNERS : The Théâtre du Périscope (NIMES), programmation of the show (25th May 2018) / The Citron Jaune (CNAR - Port-St-Louis) 2 weeks of residency (winter 2017 / 2018, dates unfixed) / The Bildstörung European Streettheatre Festival (DETMOLD, Allemagne), one week of residency and creation in the festival, from the 18th to 21st May 2018. To be completed... THE MOVIE : Leaning well. Vincent Capes, behind the camera, and Alain Pitrel, with his precious advices, can attest that we eat and drink well during the filming. It’s not gourmet cooking, but quantity is there, the DYNAMOGèNE house does not stop at any sacrifice. Next shooting: soon, it depends on the rain… And the cartoon of Philippe Grivot is still almost ready… CALL FOR PARTICIPATION : The shooting of the leaving from the DYNAMOGèNE factory (we are looking for a hundred of walk-on roles), will happen in Nîmes, on Sunday, 23rd April 2017. Book your week-end and come with friends! To register: dynamogene@dynamogene.net B – COMING SOON March 2017 12th - The Great Revolutionary Wheel in ARLES (13), Carnaval 17th to 19th - The Cymbalobylette in NEW-PLYMOUTH (NZ), Womad Festival 25th and 26th - The Cymbalobylette in WELLINGTON (NZ), CubaDupa Festival 25th - The Cymbalobylette in MONTELIMAR (26), Carnaval Yes, we have 2 Cymbalobylettes! One made especially for freight in boxes for export by air or sea. A second one is available to travel by road and to play at the same time if necessary. One Cymbalo in Montélimar, another one in New-Zealand, the show off of March! April 2017 16th & 17th – The Great Revolutionary Wheel at PONT-DU-GARD (30) and subject to approval, a tour with M.Culbuto in DUBAÏ at the end of February / beginning of March… nota : the New-Zealander tour has come true thanks to the support of Réseau en Scène. Thanks a lot ... C – SOME NEW ! (some fresh !) GWENDOLINE at the office... A girl in Dynamogene’s workshop, it has been a long time since we have seen that! Well…the last one left last summer at the end of her internship. Sofia, who made it possible to send the Cymbalo beyond the tropic of Capricorn, bravo! Mechanics are going on for a couple of weeks at the office, and it is working! Another kind of mechanics than in the workshop, but not so different when you look closely. The sharpener replaces the metal lathe, the printer the radius scribe, the computer station the welding station, the puncher the Mingori bender… In short, I am well equipped to organize tours for the whole team of artists-workers ! If you need some informations, here I am ! Gwendoline (+33)04 66 84 94 33 dynamogene@dynamogene.net D - ODD JOBS In spite of the winter cold, it’s working hard in the workshop. Actually, we are working for some colleagues. Decor and machinery building for la Niak Cie, les Enjoliveurs, Calamealen, le Cyclo-Lunaire du père Jalabert ... Advertisement : Cie DYNAMOGèNE, specialist in scrap and of rotary mechanism. Available Equipements : metal lathe, welding station, roll bender, mingori, drill press, forge, brake, roll machine, electric tools, truck, van, fourgon, trailers ... A dozen of enthousiastic clients : Théâtre Rouge (Tours / Lyon), avec fraternité / Cie l'Heure du Loup (Nîmes), épluchures de 404 Peugeot / Projet Arènes 2000 (Nîmes), diapason géant - 6m & 300 kg / Festival Cinéma (Itinérances, Alès), création spéciale / Cie Progéniture (Paris), TrainTamarre / Cie Les Petites Marguerites (Montpellier), à fleur d'étoile / Cie Beau Parleur (Nîmes), la cuisine paléolithique / Cie l'Art Osé (Montagnac), le cabaret de l'instant / Collège St-Stanislas (Nîmes), chariot-exposition / Théâtre de Chelles (77), flight-caisse & accessoires divers / Cie Ginkgo Biloba (Paris), Elise ou la vraie vie ... {unsubscribe}Unsubscribe{/unsubscribe}
encore raté !
Ciné-Concert-Mécanique
LECTURE Ci-dessous, les notes pour la présentation du projet de création de spectacle à la journée organisée par Réseau En Scène à Narbonne, le mardi 10 janvier 2017. La présentation durait 12 minutes, votre lecture devrait être plus rapide, normalement. Une fois que vous avez fini, si vous avez des questions, si vous voulez un dossier complet, merci de nous contacter. Primo, je commence par expliquer le titre. et même le sous-titre en premier : Ciné-Concert-Mécanique. Un Ciné-Concert, ça, ça va, vous connaissez. Projection d'un film muet (en l'occurrence une séance de courts-métrages) dont la bande-son est produite en direct par des musiciens, en général disposés discrètement sur le côté de l'écran. Là, on a rajouté "mécanique", Ciné-Concert-Mécanique, CCM, pour bien stipuler que ce ne sont pas des musiciens (y a pas de musiciens, qu'on se le dise !), mais une énorme machinerie à musique, mécanique, qui exécute la partition sonore de ces films, muets. Ensuite, Encore raté ! C'est le titre du spectacle et de la séance de cinéma. Et c'est pas pour se vanter, mais on est très fiers de ce titre. On nous a régulièrement fait la remarque que ce n'était pas très enthousiaste, ni très positif. Ce à quoi je réponds : oui, et alors ? Et puis même, le point d'exclamation terminal insinue un entrain, une énergie, une envie, de la niaque ... Ce qui est important, c'est le encore. Notez que encore raté !, c'est très différent de toujours raté !. On rate ok, mais on y retourne, et on y retournera, et on y retournera encore jusqu'à ... jusqu'au "grand soir". Car, pour conclure cette présentation, je précise et j'annonce que la thématique des films (et du spectacle), c'est la révolution, l'engagement. Deuxio, la lecture d'un texte écrit il y a quelques temps déjà, mais, à mes yeux, toujours valide. Dans le dossier papier pour les cravateux de la DRAC, ça s'appelle "note d'intention". Je ne prône pas la lutte armée, mais je ne m'interdis pas de l'envisager. Dis comme ça, y a de quoi effrayer. Mais, je le redis et je pèse mes mots. J'assume pleinement et vous certifie que ce n'est pas de la provocation. Lutte (armée ou pas) contre qui, contre quoi ? Les motivations ne manquent pas. Disons que, pour l'occasion, je resterai assez flou et désignerai comme coupable principal notre formidable monde moderne et son capitalisme flamboyant. Force est de constater les considérables dégâts quotidiens et tout azimut, provoqués par ce système gravement vermoulu. On constate, et après, quel est notre engagement ? Pétitions, manif', militance acharnée, tentatives utopiques et construction d'ilots de résistance ... Alors, ce sera un simple bras d'honneur, un poing levé, un doigt si tu veux, comme un sourire désarmant, à vous, salopards de la finance, puissants dirigeants louvoyants qui m'invitent à voter dans une urne illusoire ! On n'est pas sérieux quand on a 17 ans ... Pourquoi le serait-on à 50 ? Et ouais, j'ai cinquante ans, passés de quelques minutes déjà. 50 ans et pas de Rollex, pas de Kalachnikov non plus et ça me turlupine. A l'horizon, pas l'ombre d'un tyran fédérateur, d'un Franco vieillissant comme une cible évidente pour enclencher la lutte. Alors, quand, pourquoi et comment ? Franchir le pas, ou pas ... Le capitalisme est mortifère, mais c'est un cancer sournois, diffus, sans leader assumé. Quelles têtes couper ? Qui sont les responsables ? Et je n'élude pas le problème suivant, comme un corollaire : ne suis-je pas, moi aussi, à un bien moindre niveau, en tant qu'invité privilégié à cet horrible festin destructeur, une de ces têtes en sursis ? Et vous, ça va ? Post-Scriptum : Georges Méliès savait-il faire les cocktails Molotov, et à l'instar de l'injonction de Léo Ferré, y rajoutait-il du Martini ? Nous essayerons humblement de répondre à cette question. Troisio, le descriptif du spectacle et d'abord, le dispositif scénique ... Imaginez un drive-in piétonnier, une salle de cinéma à ciel ouvert (à priori, possible en intérieur également : hangar, grandes halles, théâtre suffisamment vaste) où le public pénètre via un portail d'usine (que l'on retrouvera à l'identique à l'écran). Des gradins, une jauge pouvant atteindre les 400 personnes. Dans cet espace, au fond, il y a une boîte à musique géante. Comme une usine à musique (voir Les Temps Modernes de Chaplin, y a de ça et aussi l'inspiration du machinisme agricole). 7m d'ouverture, 3m de haut, 2m50 de profondeur, passerelles, trappes, balcon, échelles, colimaçon (ça fourmille) ... De multiples possibilités musicales : batterie de percussions, accordéon, carillon, soufflerie, guitare & basse électriques, klaxons + diverses machineries sonores. L'ensemble est évidemment amplifié, la programmation se fait en direct (et à vue, théâtralement, c’est primordial) en enclenchant des tirettes, changeant des disques en bois ou des rouleaux. 25 ans d'expérience, on sait faire, ça a de la gueule, ça joue juste, ça tourne rond et ça envoie du bois ! Cette imposante structure est surmontée d'un écran de cinéma (3m x 2m). Rideau de velours rouge, bâche publicitaire peinte (idem années '70). Vidéo-projection des images depuis le portail de l'usine, à l'arrière de la salle. nota : la boîte à musique et l'écran sont ensemble dans votre champ de vision, les comédiens évoluent devant, dedans, dessus et se faufilent entre ... mieux que la 3D, c'est du cinéma vivant ! Après le décorum, le jeu théâtral ... Nous allons poursuivre le style de jeu que nous avions initié dans nos précédents spectacles : Rénovation Façades et Ouvert Pour Inventaire. Des personnages muets, mais ce n'est pas du mime. Des à-quoi-bonistes désespérément loufoques, c’est une bonne définition. cf l'àquoiboniste, chanson de Gainsbourg superbement interprétée par Jane Birkin et désespérément loufoques, un putain de bel oxymore, non ? Loufoque, seul mot issu de l'argot louchébem à avoir réussi son passage (à ma connaissance) dans le petit Larousse, officiellement dans le dico ! Et qui, à l’origine, étymologiquement, veut dire fou, faut pas l'oublier. La folie, le désespoir, à quoi bon ... ça m'amuse terriblement. Là-dessus, rajoutons du comique de répétition (j'adore), une pincée de théâtre absurde, un doigt d'intime burlesque (car y a de l'humain là-derrière, et énormément) et de la chorégraphie utilitaire (chaque geste, précis, harmonieux, a sa justification technique). Des images avec des émotions en filigrane (filigrane, bien retenir ce mot). Deux mots du scénario ... Commençons par le scénario des films : A savoir que tous les films sont écrits, tournés et réalisés spécialement pour l'occasion, ce n'est pas une mince affaire ! Différents styles, dans une esthétique (traitement de l'image) un brin nostalgique, disons vintage pour faire un peu moins "vieux con" (entre 1900 et 1970), mais on se contrefout des anachronismes. Il y a un acteur principal (qui est aussi présent dans le spectacle), deux rôles secondaires (deux vieux sur un banc baladeur), et des dizaines de figurants. Et là, je fais le distingo entre les échappées et les vignettes. A l'écran, vous verrez tel un refrain lancinant, un flux continu d'ouvriers sortir d'une usine utopique (cf. sortie d'usine des frères Lumière), via le portail dont on a parlé précédemment. Il y aura 3 échappées de l'acteur principal. Dès le seuil franchi, il part en cavale dans une sorte de road-movie pathétique. Une première échappée sur une mobylette, une deuxième échappée à vélo, la troisième à pied. Lors de chaque périple, il fera trois rencontres avec les deux personnages assis sur un banc. On retrouve ce même banc dans différents endroits, souvent saugrenus. Au final de sa dérive, l'ouvrier aventurier déboule, au bout du compte, devant le portail de l'usine et ça recommence. Encore raté !, vous comprenez mieux le titre ? En résumé : Sortir, parcourir le monde, espérer meilleur. Et ça s'enlise, ça déraille, ça déconfiture. Paysages désertés, ruines florissantes, rencontres hallucinées, décalées & dérisoires, décrépitude, les murs qui tombent en frites ... Et puis retour comme un entonnoir. Chaque échappée dure une dizaine de minutes. Noir & blanc, comme tournée en 1920. Et entre chacune d'elles, pareil à un interlude, deux ou trois vignettes ... Les vignettes donc, deuxième point du distingo ... Un format très court (une à deux minutes maxi). Une respiration dans le programme, du rythme, de la variété, une publicité, une recette de cuisine (toujours révolutionnaire), du dessin animé ... Le tout principalement en couleurs. Nota : en sus, y aura d'autres surprises cinématographiques, en particulier une intro explicative sous forme de reportage. ensuite, le scénario du spectacle ... Il y a trois comédiens, dont un (celui qui s'échappe) très présent à l'écran. Et j'ai envie de dire qu'il ne se passe rien de spécial, simplement ils s'activent sur la machine, enclenchent les manettes, changent les disques, montent le son. Pas de narration, ça raconte que dalle, si ce n'est mille petites choses du quotidien, l'air de rien, des émotions en filigrane. (je vous avais dit de bien noter ce mot : FI-LI-GRANE). Le focus passe allègrement de l'écran aux comédiens et réciproquement et souvent, ça se mélange. Avec parcimonie (parce qu'on n'est pas là que pour rigoler), nous jouerons des possibilités d'interactions entre l'écran et le spectacle. Durée prévue 1h / 1h20. Nota : en sus du portail, plusieurs objets sont à la fois dans le film et dans le spectacle : la mob, le vélo, le banc ... Et pour clore ce chapitre, l'équipe de création ... Les principaux, dans l'ordre alphabétique : Estelle Brun / Vincent Capes / Eva Castro / Noël Godin / Philippe Grivot / Jacques Larguier / Pépé Martinez / Pierre Pélissier / Alain Pitrel / Jean-Marc Rouillan / Fred Rebière Maintenant, un petit jeu, SAUREZ-VOUS LES RECONNAITRE ? Dans cette liste, il y en avait ... Une qui a travaillé quelques temps avec Ariane Mnouchkine, un autre qui a débuté sa carrière sous les ordres de Jacques Tati, un troisième qui a cambriolé la Caisse d'Epargne d'Alès, celle où ma grand-mère avait ses économies. Craché, juré, tout ceci est authentique ! Quatrio, quelques pépites savoureuses en guise de conclusion. D'abord, le scénario du dessin animé. D'une durée d'à peine 1min30s, c'est une part anecdotique du spectacle. Mais ça indique assez bien l'état d'esprit général. Titre : Woody vs Adolf, en noir&blanc, style Félix le chat. Une affiche d'un combat de boxe, Woody Guthrie contre Adolf Hitler. Woody Guthrie, FolkSinger américain des années '30 à 50' qui parcourait les Etats-Unis en chantant ses chansons militantes. Bluesman itinérant, hobo dont la guitare était ornée d'un fameux slogan : "cette machine tue les fascistes". Précurseur et père spirituel, de Bob Dylan et Jack Kerouac (excusez du peu). Face à lui Adolf Hitler, qu'hélas, on ne présente plus. 1 - Adolf à la tribune éructe son texte face à une foule en délire. 2 - Woody arrive et lui chante sa chansonnette. 3 - rien ne se passe, Woody regarde sa guitare (incrédule) et le sticker "this machine kills fascists", la réaccorde et recommence. 4 - Adolf continue comme si de rien, toujours aucun effet. 5 - alors Woody s'approche, prend sa guitare par le manche et en assène un violent coup sur la tronche à Adolf, compté 10, KO ! 6 - Woody s'en va au loin, un panneau : "La non-violence a des limites qu'il faut parfois savoir dépasser". Et pour terminer en beauté, Jean-Marc Rouillan et Noël Godin. Le terroriste d'Action Directe et l'entarteur belge. Je n'aurais rien à dire de plus que : lisez leurs livres, apprenez à les connaitre. Je suis en contact avec Jean-Marc depuis une dizaine d'années et c'est lui qui m'a tuyauté sur Noël (précédent film commun, Faut savoir se contenter de beaucoup, de Jean-Henri Meunier, sortie janvier 2016, beau film, bonnes critiques, voir Télérama du 10 février 2016). Associer les deux, ça fait vraiment de belles étincelles. Leur présence amicale dans le spectacle (uniquement à l'écran, ce sont eux les deux vieux sur le banc, entre autres) était pour moi primordiale. Mais comme beaucoup de choses, elle restera … en filigrane. Ils sont venus tourner durant 4 jours extraordinaires et inoubliables (ça y est, c'est dans la boîte). Ce sont des mecs formidables, merci à eux. Et avec tout ça, avec eux, nous ambitionnons de faire un spectacle tout public (accessible à tous), plein d'humour, de rage et de poésie, eh oui ... Alors, sur les traces de ces affectueux dinosaures qui y ont engagé toute leur vie, engageons-nous pleinement et artistiquement. Encore raté !, peut-être. L’important est d’avoir essayé. Et de continuer. Allez zou ! Merci d'avoir lu jusqu'au bout. amicalement, Pierre Pélissier |